Lundi 11 mai, comme 67 millions de français, je déconfine, tu déconfines, nous déconfinons. Après presque 2 mois d’#restezalamaison et #stayathome. Ça fait quoi de sortir sans attestation ? Et surtout sans limite de temps ? J’ai exercé mon cerveau tout le week-end pour sortir du mode slow motion dans lequel il s’était installé. Et vous savez quoi : je suis totalement prête ! Je vais même faire une folie, je vais traverser de la Rive Droite à la Rive Gauche. Parfaitement ! Juste pour briser les chaînes et me sentir libre. Avec cette furieuse envie de retrouver au moins un ersatz de ma vie d’avant, de retrouver les gens d’avant, ceux qui faisaient l’actu et défrayaient même la chronique. Et que le Covid a balayé d’un revers de manche. Une actualité en chasse une autre. C’est cynique, mais factuel. Je quitte les acteurs du Covid. Le professeur Raoult avec sa dégaine de Jésus Christ Superstar. Le professeur Salomon arrière-petit-fils du colonel Dreyfus pour partir à votre recherche. Et je pars au hasard d’une balade imaginaire dans Paris à la recherche d’Adèle Haenel, Benjamin Griveaux, Piotr Pavlenski et consorts… vous les gens d’avant le 16 mars. Qu’êtes-vous devenus ?

Boulevard Saint-Germain, je croise Piotr Pavlenski accompagné d’Alexandra de Taddeo par qui le scandale de la vidéo intime de Benjamin Griveaux est arrivé.  Mais ces deux là ne sont-ils pas sous le coup d’une interdiction d’entrer en relation ? Il ne manque que Juan Branco, l’avocat radical et extrémiste. Gestes barrières respectés pour fomenter une révolution rive gauche devant le café de Flore. Et Benjamin Griveaux dans tout cela ? Débarrassé de son fardeau politique, Il serait peut-être super sympa. Après tout “que celui qui n’a jamais fauté lui lance la première pierre”. On pourrait échanger sur le monde futur qu’il nous reste à inventer.

En remontant rue de l’École de Médecine, je tomberais sur Roman Polanski qui du haut de ses 84 ans plaiderait pour une amnistie générale. Et chemin faisant, on rencontrerait Florence Foresti à qui Polanski demanderait des excuses pour l’avoir traité de “nain” lors de la dernière cérémonie des Césars. Et elle de s’énerver et de péter les plombs. Lui de lui reprocher sa non neutralité en tant que présentatrice, de l’attaquer à propos du salaire touché ce soir-là sans qu’elle ait respecté ses obligations professionnelles, qui auraient dû lui imposer une présence jusqu’à la fin de la soirée et une neutralité de bon ton pour une présentatrice. Elle est très très vénère (énervée) ! On quitte la zone d’affrontement et leur dialogue de sourds.

Et tu le crois ! Kim Jong-un, le dictateur de Corée du Nord qui avait disparu… Il s’était confiné à Paris ! Il a une nouvelle coupe de cheveux inqualifiable mais reste toujours infréquentable . J’accélère la cadence pour le larguer, pas envie d’engager la conversation. Je le sème enfin rue du Dragon. Ça ne s’invente pas non ! J’arrive place Saint-Sulpice et je ne te raconte pas le malaise. Polanski nez-à-nez avec Adèle Haenel et Virginie Despentes. Adèle “on se lève et on se casse” ! Et la Despentes de gueuler “vous les puissants… il vous faut le silence de victimes… on vous emmerde !”. Et Polanski de ne jamais vouloir se présenter devant la justice américaine.

Vite besoin d’un remontant. J’entre chez Patrick Roger, le chocolatier de la Place Saint-Sulpice. Rien ne vaut le chocolat pour apaiser tous les maux. Et alors que, dans ma tête je me dis que le sexe amène à bien des folies voire même des incongruités ou des violences, je tombe sur Woody Allen et sa fille adoptive devenue sa femme. C’est gênant mais avec son bob en coton enfoncé sur le crâne, il est tellement attendrissant. On a presque envie de l’aider à traverser la rue . Pas la peine, Léa Seydoux, victime auto-proclamée de Harvey Weinstein et descendante de la dynastie Gaumont/ Schlumberger est là pour lui assurer de sa plus sincère amitié. Je m’interroge… ? C’est quoi la différence entre un prédateur et un… un autre ? Et si on ne pouvait s’empêcher de les aimer autant qu’on les déteste, un peu comme dans un film de Bryan de Palma.

Incroyable, alors que je disséquais intérieurement notre tendance naturelle à aimer le malsain, je me retrouve nez à nez avec les Obama. Barack et Michelle temselves ! Incroyable, ce qu’ils sont stylés ces deux-là. Quelle allure, quelle élégance ! Barack tellement respectueux et complice de sa femme qui la tient par la taille.

Bon, il est tard. Il est l’heure de rentrer. Et si nous mettions à profit cette nouvelle ère qui s’ouvre à nous pour remettre les compteurs à zéro. Et pourquoi pas tout mettre en œuvre pour se donner une seconde chance. “La résilience constitue un processus naturel qui se tricote avec ses milieux écologiques, affectifs et verbaux. Chacun d’eux sont tributaires les uns des autres” ainsi que l’explique le grand ponte de la Résilience, Boris Cyrulnik.

J’ai juste retrouvé mes amis télévisuels du passé. Vous m’avez tellement manqué !