Avec Vasarely le Partage des Formes, le Centre Pompidou signe la première rétrospective française consacrée au pape de l’Op’Art (l’art optique), dont la plus grande ambition fut “l’art pour tous”. Le parcours à la fois chronologique et thématique, met en lumière les grandes étapes de l’artiste, depuis sa formation dans l’esprit du mouvement Bauhaus jusqu’aux toutes dernières innovations de sa production abstraite. Trois cents œuvres, objets et documents de cette exposition offrent une immersion dans l’univers de l’artiste, mettant ainsi en lumière toutes les facettes de sa création prolifique. Expérience sensorielle en vue !

Né en Hongrie en 1908, Victor Vasarely se forme à l’académie Muhely sous la direction de Sandor Bortnyik qui professe des idées héritées du Bauhaus de Weimar : abolir toutes hiérarchies entre beaux-arts, architecture, arts décoratifs et arts appliqués. Vasarely arrive en France 1930 et s’installe à Paris, peint des toiles expressionnistes, cubistes et surréalistes. Pour vivre, il travaille comme graphiste dans la publicité. Expérience dont il conserve le goût des formes simples et une palette colorée réduite. C’est sa rencontre en 1939 avec Denise René, alors modiste, qui bouleverse son destin. Ils ouvrent ensemble à Paris en 1944 la Galerie Denise René, qui s’impose rapidement comme le lieu phare des “avant-gardes” cinétiques et optiques. Dans les années 50, Vasarely commence à développer son style unique, riche en jeux optiques et reconnaissable entre tous. Ses réalisations aux innombrables effets visuels, largement diffusées grâce à la production massive de “multiples” rencontrent un énorme succès. Ses géométries abstraites hypnotiques envahissent tous les domaines, de la publicité à la mode, du cinéma au prêt-à-porter, l’espace urbain dont la façade parisienne de la radio RTL… Il réalise une collab avec Fendi pour l’iconique Baguette, signe avec son fils Yvaral le logo en losange de Renault. En 1969, une de ses peintures illustre la pochette de l’album Space Oddity de David Bowie. Fantasque, ambitieux, mégalo… Vasrely qui croit au progrès et à la modernité, se veut universel et aspire à être présent partout grâce à son utopique “Alphabet plastique universel”.

Pour tout vous dire je fais partie de celles qui adorerait avoir un tableau de Vasarely. Et si vous avez encore envie de Vasarely, allez visiter sa Fondation et ses 44 œuvres monumentales à Aix-en-Provence inaugurée en 1976.

Du 6 février au 2 mai 2019 au Centre Pompidou à Paris.