Le Premier ministre Édouard Philippe lance, ce mardi 3 septembre, le Grenelle des violences conjugales. Alors que les associations ont recensé, pour cette année, au moins 100 “féminicides”, le but est d’apporter des mesures concrètes pour faire reculer ce fléau. Et les chiffres entourant ce phénomène montrent qu’il y a urgence.

Même si le terme “féminicide” nous parait quelque peu érodé puisque que nous ne parlons plus “d’infanticides” ou de “parenticides” mais “d’homicides”, force est de constater que, au sein des violences conjugales, les victimes sont des FEMMES à hauteur de 80 %.

Dans son dernier rapport, divulgué en juillet dernier, la Délégation d’aide aux victimes (DAV) a rendu public les chiffres des homicides au sein du couple de l’année 2018.

Ainsi en 2018, le décompte est de 149 homicides, dont 121 femmes et 28 hommes.

À ces 149 victimes, il faut ajouter 21 enfants tués dans le cadre de ces morts violentes l’an passé.

Mais, au-delà de l’opération politique, que peut-on attendre d’un Grenelle ?

L’énumération des causes au titre desquelles l’usage d’alcool, de stupéfiants et les difficultés de la vie (perte d’un emploi, difficultés financières etc…) a déjà été maintes et maintes fois faite.

Il n’empêche :

31,8 % des femmes sont tuées par armes à feu et 31,30 % des femmes sont tuées à l’arme blanche. Pour le reste, il s’agit de strangulations, incendies, projections dans le vide…

Une BAGATELLE ? NON un GRENELLE !

Ces femmes majoritairement âgées entre 40 et 50 ans n’osent pas, pour la plupart, s’affranchir de leur mari ou de leur compagnon à cause de leur éducation, de leur isolement, de la honte, de leur manque d’indépendance financière, de leur souci de ne pas traumatiser leurs enfants, de leur peur de divorcer et de se retrouver seules jugées et souvent condamnées à être les paranoïaques de service.

Alors qu’allons-nous faire ?

Nous proposons :

D’écouter le discours officiel : “éduquer, sensibiliser et sanctionner” vaste programme édicté par notre Secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa ;

❌ D’en demander une application concrète et pratique : des actes et non du bla bla ;

D’allouer, de manière significative, des moyens financiers supplémentaires et non négligeables même si le rapport de cause à effet n’est pas toujours aussi évident. Alors que les associations réclament un milliard d’euros, se référant souvent au cas de l’Espagne, 530 millions sont dépensés en France pour le respect de l’égalité Femmes-Hommes, respect qui ne couvre pas que le “dossier violences faites aux femmes” ;

❌ De former les policiers et les gendarmes à une bienveillance naturelle et une meilleure capacité d’écoute des femmes venant porter plainte ;

❌ De faciliter les formalités administratives relatives au dépôt de plainte ;

❌ D’assurer un suivi actif et réactif de la femme ayant porté plainte et de s’assurer qu’elle ne se fasse pas tabasser à son retour au domicile conjugal ;

❌ D’initier un système de justice à délais raccourcis et imposant aux maris violents un véritable suivi psychologique, le port d’un bracelet électronique ainsi que des sanctions pénales incluant de fortes amendes et des peines de prison ferme sans oublier la suppression du permis de port d’arme (si tel était le cas) ;

❌ D’amender la loi dans le sens d’un allègement, pour les victimes de ces violences, de la charge de la preuve. En effet, avec notre système français de présomption d’innocence, la femme se trouve souvent face à un paradoxe : apporter la preuve tangible d’une ou plusieurs violences qui se sont pourtant passées à huit clos, au domicile et dans le cercle de famille.

Si déjà, le GRENELLE pouvait aboutir sur l’ensemble de ces mesures, nous pourrions peut-être assumer de regarder dans les yeux les proches de ces 101 femmes tombées, depuis le début de l’année, sous les coups de leurs maris ou conjoints et leur assurer que leur combat n’a pas été vain.

Alors, vous, Furieuses et Furieux,
soyez solidaires
de ces femmes qui souffrent et n’osent pas parler ou porter plainte
au motif qu’elles aiment leur mari ou leur conjoint.

Saviez-vous qu’il y a en France autant de femmes victimes de violences que de femmes qui s’appellent “Catherine” ?

Alors pour toutes ces Catherine, si vous êtes témoins de ce qui vous semble être un acte de violence conjugal, n’hésitez surtout pas à appeler le numéro d’urgence 3919.

Mieux une fausse alerte qu’un vrai décès sous les coups de….

Et ne venez surtout pas me parler de “crimes passionnels”. Il n’y a pas de passion là-dedans. Il n’y a que de la brutalité gratuite, de la monstruosité sans autre forme de procès.

La société compte sur nous et notre solidarité bien plus que sur les GRENELLES !

Alors, ❌ AGISSONS !

Aidons ces femmes à parler, à se libérer et à oser se défendre.

À nous de les protéger !