J’ai trop envie de vous raconter mon arrivée à Cannes, lieu de villégiature habituel où mes grand parents paternels et maternels avaient déposé leurs bagages après l’indépendance de l’Algérie. Est-ce les nerfs ou la décompression d’une année difficile ? Je n’en sais rien mais j’ai dû faire face au sacro-saint problème de fuites urinaires qui riment pour moi avec auto-exclusion sociale. Merci cystite !

Qui a envie de parler de cela ? Qui peut accepter l’idée d’une telle humiliation ? Que dis-je d’une telle crucifixion ? 

Et mon amie cannoise de me dire que dans les infections urinaires, la signification psychosomatique, c’est la mère ! Mes relations avec elle seraient la cause de ces envies intempestives ? Ah ben, on n’est pas dans la merde ! Enfin, dans l’urine !

Et vous, c’est quoi votre plus grande peur dans la vie ? 

Moi, c’est de me pisser dessus. De ne pas pouvoir retenir les larmes de l’urètre. Vous savez ? Ne pas pouvoir s’empêcher de s’épancher sous toutes ses formes y compris l’urine. Alors je veux savoir. Je veux comprendre. 

Du coup j’en appelle Maitre Google pour faire un point : fuites urinaires ?

Je cherche “pisserie” , Maitre Google me renvoie à “tapisserie” ou “pâtisserie”. Je cherche “pisserie” car, vers 11 ans, j’étais allée à une boum et ma tante m’avait demandé “tu as fait tapisserie ?“ et moi, de répondre, en toute spontanéité avec l’arrogance et l’innocence de la jeunesse “ah non! Je n’ai pas fait ma pisserie . Je sais me tenir !”.

Ça remonte donc à loin ce sujet de fuites. Au point même de m’obséder. Et de lire sur Internet “comprendre l’incontinence urinaire peut être déroutant. Tena est là pour vous aider.” Ah non ! Je n’en suis pas encore là !

Les fuites urinaires, on en parle ?

Définition : “C’est la fuite d’une petite quantité d’urine en raison d’une pression accrue dans l’abdomen, donc sur la vessie, causée par un effort physique, un accès de toux, un éternuement, un éclat de rire etc. Les muscles du plancher pelvien doivent être affaiblis pour que ces situations provoquent des fuites d’urines.”

L’incontinence urinaire est plus fréquente avec l’âge. Aux USA, on estime qu’elle touche globalement 1 femme sur 4 et à partir de 60 ans, au moins 1 sur 3. Les hommes sont 2 fois moins nombreux à être atteints pour des raisons d’anatomie. Même si le cancer de la prostate est un mal qui les guette et pas nous. Et vlan ! Prends-toi ça le mâle dominant !

Bon, je résume : les américaines ont des fuites urinaires. Ou plus exactement, elles ont l’honnêteté de le reconnaître. Quid des françaises ? Et si, on partait du postulat que si on ne les emmerde pas, elles n’en ont pas des fuites urinaires ! Postulat certes pas médical du tout mais qui fait tellement de bien au moral. Donc pas d’emmerdes pas de “pissaguette” (expression provençale pour designer de façon ludique et sympathique les fuites urinaires).

Pourquoi toujours un mot féminin pour définir une maladie ?

Comme d’habitude, les emmerdes sont associées à des mots féminins. 

Une maladie, une fuite, une cystite, une dépression, une névrose, une pandémie, une Covid.

Oui mais attention : on dit un cancer. Un cancer de la prostate ! Et revoilà le féminin. Alors hein, ça suffit cet amalgame de mauvais goût: le cancer, le mal, le maudit, l’ouragan, le pédophile, le psychopathe etc, etc, etc… Les hommes aussi ont leurs dossiers. 

Revenons donc à nos moutons : la pissaguette comme ils disent dans le sud

Bien sûr, vous trouverez sur internet l’alpha et l’oméga de la fuite urinaire mais moi, je suggère de résoudre le mal par le mal.

On arrive dans le sud, on se met en maillot, on se détend. On se boit une piscine de rosé ou plusieurs sans modération mais avec délectation. On déguste un bon morceau de pissaladière et adieu la pissaguette. Vive la zézette à l’air ! Besoin inédit de s’aérer, de se ressourcer, de se revitaliser. Pas de pissaguette sans urètre et pas d’urètre enflammée sans mal être !

Alors, on se conditionne. On milite. On manifeste contre le pipi réfractaire, délétère et misogyne.

Il suffit juste de penser que l’on n’en rien à péter ou plutôt rien à pisser ! Vous pouvez bien me parler de tout. Je m’en fous. Quant à la possibilité d’une pression accrue sur l’abdomen, ça aussi ça me me met d’une humeur de cochon. Si ça continue, je pars voir le Professeur Raoult à Marseille. Il trouvera bien à quoi est due la pissaguette lui. Il me rassurera Dr Raoult et, au fond, n’est-ce pas de cela dont on a tous besoin? 

Et de paraphraser Ronsard : Alors , pissez si m’en croyez. N’attendez à demain. Éliminez dès aujourd’hui. Les problèmes et dénis du malin.

Rectangle noir Attention Warning Achtung

Il s’agit d’un billet d’humeur qui n’a aucune autre prétention que celle de prétendre d’exister pour humer les humeurs du moment et en tous cas, les humeurs des membres actifs de Chic and Furious.

Bien évidemment, nous vous conseillons, en cas de fuites urinaires répétées, de consulter, sine die, votre généraliste voire même votre urologue attitré. Ne faites pas comme nous, ne jouez pas avec les mots (heu… Les maux bien sûr) ou alors, autre possibilité : partez en vacances et laissez pisser. Ça peut aussi marcher. Qui sait ?