Quelques podiums auront suffi à l’ancien paria du vestiaire féminin pour s’élever au rang d’icône de luxe et de style. Les marques se sont prises d’une folle passion pour ces chaussures qui n’avaient pas vraiment droit au chapitre. Au début discrète et élégante, la sneaker griffée est désormais très avant-gardiste et audacieuse. Parfois même (très) moche. Elle est de tous les looks, se porte avec une jupe crayon ou plissée, un pantalon à pinces… Son prix ? Oh Lala… Il a explosé ! Les modèles rivalisent de zéro sur l’étiquette. Qu’importe : une paire de sneakers sinon rien. Tel est le mot d’ordre !

IMPENSABLE IL Y A DIX ANS ! Ce qui relevait de l’hérésie il y a encore une dizaine d’année résonne comme une évidence aujourd’hui. Oui, il est possible d’avoir du chic en baskets. Vous prêchez une convaincue. En tailleur pantalon ou avec une jupe crayon en cuir, cela fait plus de vingt ans que ce look est mien. En même temps, quand on mesure 1.77m et vos pieds ne font pas l’objet de regards, qui s’aperçoit que vous avez chaussé des baskets. 

RETOUR SUR UN MYTHE Popularisée par Adidas dans les années 70’ grâce à sa célébrissime Stan Smith, première basket en cuir mise sur le marché, la sneaker mettra une dizaine d’année pour s’afficher aux pieds des breakdancers. Dans le New York des années 80’, les b-boys l’érigent au rang de phénomène de mode, Hip Hop oblige. Mais de là à ce qu’elle s’impose dans notre vestiaire de fashionitas, c’est quoi l’histoire ? En 1985, la chanson “Felon Sneakers” de Dr Deas remet d’ailleurs en question cet engouement qu’il qualifie de “mode de baskets de racailles”. Racailles que le groupe Run DMC met face à la réalité avec le titre “My Adidas”. Véritable hymne à la gloire des baskets. À ce propos, si vous faites part d’une curiosité affutée pour la sneaker je vous conseille de regarder l’excellent documentaire Just For Kicks de Thibaut de Longeville et Lisa Leone, Bobbita Garcia.

DE LA RUE AUX PODIUMS Alors qu’elle était déjà dans la rue, il faudra attendre les années 2000 pour apercevoir la basket sur les podiums avec les versions de Martin Margiela notamment. Elle fait débat, anti-féminine et populaire. Mais pas un cas de conscience dans les marques. 2014, Karl Lagerfeld l’intronise chez Chanel et Raf Simons chez Dior. Depuis, elle -LA SNEAKER- s’incruste sur tous les catwalks, aux pieds des créateurs, mannequins et dans pages de magazines. Son ascension a été non seulement fulgurante, mais sans effet coup de poing. Sournoisement, elle s’est imposée…  

RÉVISER SES CLASSIQUES Tout “shoesing” qui se respecte doit compter ses classiques parmi lesquelles on compte l’incontournable Adidas Stan Smith ou sa cousine la Gazelle, la Reebok Classic Leather, la Nike Air Force 1 ou la Huarache et plus récemment la Cortez, la New Balance 576, la mythique Converse All Star modèle de coolitude… pour ne citer qu’elles.

UN MARCHÉ EN PLEINE EXPANSION Selon une étude du cabinet Bain & Co, les ventes globales de sneakers ont augmenté de 10 %, à 3,5 milliards d’euros, l’année dernière, surpassant la hausse de 7 % des sacs à main. Elles dopent la croissance des marques ! Leur prix commence autour de 350 euros et franchit allègrement la barre des 2 500 euros avec quelques cristaux ou en mode collab vs série limitée.

COMMENT LES PORTER ? Du matin au soir, en toutes circonstances, en toute saison, en total look…

 

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EN TOTAL LOOK de  gauche à droite : Gucci, Stella McCartney, Dolce & Gabbana, Louis Vuitton, Marni, Off-White