De Minneapolis à New York, en passant par Londres ou Paris, le monde entier manifeste. Et, à l’instar de Martin Luther King, un genou à terre et le poing levé vers le ciel. Une posture qui est devenue le symbole des manifestations anti-raciales et la condamnation des violences policières. Chic and Furious a voulu décrypter.

Le contexte

George Floyd, afro-américain de 46 ans décède de la pression du genou exercée sur son cou par un policier blanc. Minéaopolis, les USA puis le monde entier reprend à son compte “Black Lives Matter” et ” I Can’t Breathe”.

La France pays des lumières, pays de Voltaire et de Montesquieu devenu multi culturel fait face aujourd’hui à des manifestations réclamant justice pour Adama Traore qui, il y a quatre ans, mourrait de la même manière. La justice traîne et la France s’enflamme.

Décryptage

Nous sommes tous contre le racisme concernant toutes couleurs, religions, genres. Et contre les violences policières ! Au-delà de ce constat, nous pouvons poser un postulat. Les français ont de l’esprit, l’esprit des lumières, mais peut-être ont-ils oublié de se préoccuper du bien-être de tous. 

Est-ce du racisme ou de l’égoïsme ? Du racisme ou de l’esprit de classe ? N’est-ce pas dans la nature humaine de dormir sur ses acquis. Depuis 1789 et la déclaration des droits de l’homme et du citoyen ; depuis les années 80, les années Mitterrand favorables à une immigration et à un regroupement familial amplifié, la donne a changé. 

La France est devenue “multiple”

À partir de là, Il est nécessaire de s’interroger, de se préoccuper, d’investiguer sur la fracture sociale à la française. Plutôt que de ressasser notre passé, bon ou mauvais, il serait plus efficace de prendre conscience de notre situation actuelle et d’en soigner les maux.

Et si on faisait 2 colonnes : le positif versus le négatif. On mettrait enfin à jour les avantages et les inconvénients de ce pays où, par amalgame ou intérêt politique divergent, on oublie souvent qu’il fait bon vivre…malgré tout !!! Car non et non, nous ne sommes pas aux États-Unis. Nous avons la sécurité sociale, le RSA, le chômage, des hôpitaux publics aux taquets… Bref, un système de protection sociale égalitaire, non discriminatoire et non négligeable.

J’écoute Nekfeu…

Alors, pas de confusion. La situation en France n’est pas celle des États -Unis. Pendant que j’écris, j’entends à la radio, le rappeur blanc Nekfeu qui scande, avec un certain talent, j’en conviens…

“… Quand t’as pas d’argent ,
Dans ce monde t’as pas d’droit han han
J’en ai rien à foutre de rien, 
Rien à foutre de rien
On verra bien”

En entendant ce refrain dont le flot sonne vrai et qui colle à la tête, qui colle à la peau, je me dis que le problème n’est pas la couleur de peau mais le pessimisme et la révolte de ceux qui sont “ à la marge ”. 

Je me dis que le problème relève plus de la misère et de la peur du futur exaspérée par la crise sanitaire sans précédent que du racisme. Peut-être ai-je tort mais ce sont le désintérêt pour les quartiers dits défavorisés et le manque de considération qui révoltent nos jeunes. Ne croyez -vous pas ? Il me semble bien qu’aujourd’hui, dans notre pays, c’est la mise à distance des personnes qui vivent dans ce que d’aucuns appellent “les territoires perdus de la république” qui créent des tensions.

Non qu’il n’y ait pas de racisme

Il y en a bien sûr ! Mais pas plus, pas moins qu’ailleurs ! Mais ici et en l’état, c’est cette stigmatisation de la population déshéritée qui doit nous interpeler. Qu’est-il advenu du rapport commandé par Macron à Borloo ?  Enterré comme tout ce qui touche aux banlieues. IL y a urgence ! Argent, jobs de proximité, éducation, civisme, respect de part et d’autre.

Ce n’est qu’à ce prix que les banlieues nous délivreront le meilleur d’elles-mêmes. Créativité, solutions alternatives, débrouillardise et démerde ! Après tout, n’est-ce pas justement ce qui nous manque ? Savoir s’adapter à toutes les situations, savoir se frayer un chemin dans l’adversité avec courage et parfois abnégation : n’est-ce pas la solution 2.0 à notre société moderne qui se fissure et se fragmente de tous côtés ? 

Il va falloir accepter de traiter des sujets désagréables

Et de regarder dans le rétroviseur sans crainte ni haine. Acceptons l’idée qu’il y a peut-être, dans notre société française, des angles morts et que nous n’avons peut-être pas tout vu ou tout voulu voir ! Question sociétale et non forcément raciste. Les oubliés et les exclus n’ont pas de couleur de peau. Ce sont les misérables. Ceux d’hier décrits par Victor Hugo dans son œuvre magistrale et ceux d’aujourd’hui dépeints dans le film co-écrit et réalisé par Ladj Ly et qui a obtenu en 2020 le César du meilleur film. 

Croyez-moi : il y a du talent en banlieue !

Il va falloir s’accepter indifféremment et réciproquement pour avancer. Mais, je ne suis pas inquiète. Le français est plein de ressources alors right here, right now, french people in progress ! Réinventons l’esprit d’une République une et indivisible, universaliste et non communautariste. Et soyons digne de sa devise “Liberté, Égalité, Fraternité“.