cadeau

Elle revient chaque année en mai pour des millions de français. En 2020, c’est en juin. Elle, c’est la Fête des mères. Cadeau ou pas cadeau ? La question demeure entière…  Le père de tes enfants, est-il plutôt Pétain ou radin ? Ou les deux à la fois !

Lorsque j’étais petite et que je voulais honorer ma mère, je sollicitais la générosité de mon frère de 18 mois mon ainé. La sanction tombait très vite : “Tu n’auras pas 1 franc ! C’est ce salop de Pétain qui a créé la fête des mères. Pas question que j’y participe !”

Avec le temps, j’ai appris que la fête des mères n’était pas une création stricto sensu du Maréchal mais que c’était bien sous l’ impulsion de ce dernier et de celle du Régime de Vichy qu’elle était devenue une “célébration quasi liturgique, la mère étant mise sur un piédestal” (Pascal Riché).

“Vous seules savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts” : qu’il avait dit le Pétain à la radio en 1942 ! C’est ainsi que le dernier dimanche du mois de mai, tous les français étaient invités, à grands rappels de spots publicitaires, à célébrer la fête des Mères. Exceptionnellement, si ce dimanche coïncide avec la Pentecôte, la Fête des mères peut alors tomber le premier dimanche de juin. Et c’est le cas en 2020 !

Et là commence le dilemme ! Parce qu’entretemps, moi, la petite fille à couettes, je suis devenue une femme puis une mère. Très tôt, j’avais compris que le choix du parfum ou de la nuisette était préférable à celui de la poêle anti adhésive ou de l’aspirateur de table !

Bien sûr, je voulais absolument montrer à ma mère “qu’elle était la plus belle du monde” et compenser ainsi l’indifférence de mon frère qui, non content de radiner pour combattre le pétainisme, avait développé une nouvelle argumentation : “Tout ça c’est pour pousser les esprits faibles comme le tien au consumérisme”. Et alors ? J’en suis fière moi de mon esprit consumériste !

Il n’y a pas d’amour. Il n’y a que des preuves d’amour ! Je consomme, tu consommes, nous consommons… mais cette année l’effet covid-19 a grippé nos bourses. Et de quoi a-t-on plus besoin que d’amour ? 

Et oui ! N’en déplaise à mon frère, c’est ça la fête des mères : prendre le temps de combler, pour une journée, celle qui a donné sans compter !

C’est Pétain, mais c’est bien ! Et cette année ce sera peut-être radin !