Décédé en janvier 2016, David Bowie est l’une des plus grandes icônes du XXème siècle. En mémoire de Starman, les éditions TASCHEN produisent un nouvel ouvrage, le cinquième, réunissant le meilleur des archives de Mick Rock, photographe officiel et ami de l’artiste. Imaginé en 2015 avec la bénédiction de Bowie, ce livre – un must pour tous ses fans -, est gorgé de photographies de scène, images des coulisses, portraits intimes… souvent inédites. Il retrace la révolution musicale, théâtrale et sexuelle déclenchée par la fameuse tournée mondiale de Ziggy Stardust entre 1972 et 1973.

Héros d’une révolutions culturelle

Costumes hyper-moulants et flamboyants, juché sur des plateformes-shoes, maquillage inspirés du théâtre Kabuki, overdose de paillettes, bisexualité assumée alors qu’il est marié et père de famille, coupe de cheveux hérissés et rouge incendiaire… Nous sommes en 1972. The Rise and Fall of Ziggy Stardust and The Spiders from Mars sort en juin. L’album et la tournée Ziggy propulsent Bowie du statut de gentil musicien londonien à celui de star internationale. Bowie est mort, vive Ziggy ! L’artiste britannique a décidé d’appliquer à la lettre la célèbre maxime d’Oscar Wilde “L’homme est moins lui-même quand il est sincère ; donnez-lui un masque et il dira la vérité”. Agent provocateur et excellent musicien, Bowie fascine par son aura et subvertit nos sens. Extraterrestre électrisant aussi déconcertant que sexy. Bowie Ziggy marque une rupture avec la scène cock rock (rock couillu) du moment, au machisme affirmé avec des groupes comme Led Zeppelin ou The Rolling Stones. Bowie venait d’ouvrir une voie nouvelle qui dépasse le strict cadre de la musique.

Voyage au bout des seventies

L’un des principaux passagers de ce voyage dans la stratosphère Bowie est un photographe, londonien lui aussi : Mick Rock. “J’ai rencontré Bowie le 18 mars 1972, dans les coulisses du Town Hall de Birmingham. J’avais 24 ans et lui 25. Il portait un costume avec des figures géométriques captivantes et picassiennes. J’y étais allé avec Syd Barrett, dont j’étais devenu ami pendant nos études à l’université de Cambridge. David était obsédé par Syd. À l’époque, je faisais des interviews illustrées de mes images pour quelques magazines. J’avais pris Syd en photo dès 1969 avec un Pentax d’occasion : il était très malheureux, avait quitté Pink Floyd et m’avait permis de me connecter à sa beauté empreinte de rage et de lumière. Syd me présenta à David et je fus immédiatement hypnotisé par son charme. “Oh… Mick Rock… j’adore votre nom ! C’est votre vrai nom ?”, m’avait-il demandé“ avait confié Mick Rock au magazine Rolling Stones en octobre 2015. En septembre de la même année, et avec la complicité de son ami David, Mick Rock publie chez TASCHEN The Rise of David Bowie 1972-1973, un exceptionnel ouvrage Édition Art auquel succèderont d’autres éditions plus accessibles en termes de prix et toutes sold out. Mick Rock surnommé “The Man Who shot the 70’s” est le vrai nom du photographe dont les images ont capturé et défini le glam rock dans la première moitié de cette décennie. Le seul dont Bowie a dit : “Il me voit de la même façon dont je me vois.” 

Mick Rock. The Rise of David Bowie, 1972–1973
Mick Rock, Barney Hoskyne, Michael Bracewell
Relié, 22,6 x 31,6 cm, 300 pages, 30 €
TASCHEN