“Immature, obsessionnel et à la personnalité clivée”… et si Jonathann Daval était un homosexuel refoulé ? Difficile à assumer dans une petite ville de province. Même si rien dans les pièces du dossier ni dans les témoignages ne permet de valider ou infirmer pareille hypothèse, Chic & Furious décrypte.

Un meurtre sordide, un cadavre brûlé, du sperme post mortem, de l’argent, du sexe ou plutôt l’absence de sexe, un protagoniste looké comme un Ken adolescent (mari de Barbie) décrit par le quidam comme un “gendre idéal”, un procès sur la place publique. Bref ! Tous les ingrédients sont réunis pour que ce fait divers relayé quotidiennement dans les médias attise notre part de voyeurisme.

Les chaînes d’info en continu sont sur le coup. BFM TV propose même à ses spectateurs une mini-série consultable en podcast à moins que vous ne préfériez suivre, sur C NEWS, le compte Instagram de la responsable police-justice de la chaîne.

Et de suivre, en quasi-direct, la lecture par Madame Fouillot, la mère d’Alexia, d’une carte postale écrite par Alexia à Jonathann lors d’une Saint Valentin passée : “tu es mon ami, mon amour, tu es indispensable pour faire tourner ma terre ”.  Trop d’amour nuit à l’amour.

Il faut être Robinson Crusoe version 2.0 pour ne pas connaitre les faits… Mais comment ne pas garder à l’esprit cette très médiatique marche silencieuse en l’hommage à sa femme, Jonathann Daval, le visage déformé par le chagrin, soutenu par le clan Fouillot. Lui le mari éploré et assassin. Nous avons tous compati à la douleur de cet homme à la tête de poupon mal dégrossi et sa marinière Petit Bateau. Un petit garçon proscrit. Mensonges, manipulations et dénégations ! C’est belle-maman qui lui a fait avouer, photo d’Alexia et de leur chat à l’appui !

C’est elle, dont Alexia était le parfait sosie, lunettes rectangulaires et carré blond plongeant impeccable. Celle dont on attend la révélation d’autres aveux de la part de Jonathann. Elle est la mère idéalisée et protectrice qui défend sa tribu. Rien à voir avec la propre mère de Jonathann qui apparait au Tribunal sur un fauteuil roulant et s’exprime avec la simplicité maladroite et l’authenticité des gens de la campagne.

“Tu as voulu voir Vesoul et on a vu Vesoul” chantait Jacques Brel sans penser une seconde au fait qu’en 2020, Vesoul serait scruté par tous les journalistes et observateurs de France et qu’elle deviendrait le ”the place to be” du petit monde juridico-médiatique. Depuis lundi 16 novembre 2020 se tient devant la Cour d’Assises de Vesoul (Haute-Saône), le procès pour meurtre sur conjoint. Il voulait qu’elle se taise ! Elle, voulait faire l’amour, faire un enfant. Lui, non. Aucune érection.

Et Jonathann avec 2 n ! Cet ajout de ”n” à son prénom, détail révélé lors de la première journée du procès a-t-il pesé dans la balance de sa vie ? À l’oral, la lettre “n ” , ça fait ”haine” non ?

Alexia l’a-t-’elle poussé à bout ?
L’a-t-’elle harcelé pour avoir un enfant ?
Était-elle une femme violente ?

Le plaidoyer de la défense brosse un portrait d’Alexia comme étant une femme dominatrice, castratrice, control freak et violente. SMS à l’appui : “T’es impuissant, tu bandes pas, t’es une merde”. Les jurés retiendront-ils l’argument de violences physiques et morales faites à Jonathann Daval ?

Il aurait pu divorcer ! Mais Daval est immature, il est enfant, fragile d’apparence, efféminé, introverti, maniaque, refuse toute responsabilité. Il veut se faire adopter et d’ailleurs il a été adopté par sa belle-famille, accueilli comme un fils. De par son mariage, il s’est vu intronisé dans une classe sociale nettement supérieure à celle de sa maman. Pas question de divorce : il devrait renoncer à sa nouvelle situation financière. Y-a-t-il seulement pensé ? Il n’assume pas la place que sa belle-mère, la charismatique mais bienveillante Madame Fouillot voudrait lui voir assumer : “celle d’un homme”.

Jonathann n’aurait pas dû se contenter de rajouter un“ n” à son prénom. Il aurait peut-être juste dû faire son “coming out”, pas facile dans un petite ville de province. Nous, on envisage l’hypothèse d’un jeune garçon de 21 ans, pas mûr du tout, qui a rencontré Alexia, âgée de 16 ans. Il est devenu son mari, son amant, son confident peut-être trop tôt ! Il semble qu’ils aient grandi ensemble, qu’ils se soient épanouis professionnellement et socialement ensemble (elle, emplyée de banque ; lui, informaticien). S’il souffre de troubles réguliers de l’érection, c’est peut-être qu’il s’est tout simplement trompé d’identité sexuelle ou, du moins, n’en a jamais fait état, mettant sous le tapis son homosexualité, sa bisexualité voire même son asexualité devenu(es) insupportable(s) ! Mais avec des “si”, on refait le monde.

Perpétuité ou non ? Verdict samedi.