Quand tu arrives à Cannes et que tu cherches l’ambiance au début du mois de juillet après la Covid Tourist extermination, ce n’est pas gagné. Alors direction “Tamaris”, plage privée et restaurant situés à la pointe Croisette. Attenante au mythique Palm Beach, face aux îles de Lérins, bienvenue dans ce paradis Beautiful People, young voire même very young. Apparemment, c’est LE spot où le Coca Zéro remplace la Coke à Gogo des années 80. Et où, au-delà de trente ans, on dirait que tu es une survivante de la dernière ère glaciaire. Et non glacière : endroit réfrigéré où l’on place boisson et pique-nique pour se sustenter sur une plage publique. Là, pas de glacière, mais plutôt du gros pognon dépensé par les jeunes de la Côte ou vacanciers de tout poil qui viennent s’en-cannes-ailler. Par Danielle Nahon & Isabelle Garnerone

Mais, c’est un jeune homme de jolie corpulence, pectoraux fièrement en avant et portant avec élégance, à sa cheville le bracelet électronique, qui a éveillé notre curiosité. Où allait-il ? ©Mohamed Barouissa

Nous y sommes venues en curieuses. Le lieu affiche une coolitude made in Saint-Tropez ou Ibiza avec cette végétation propre au littoral de ces hauts lieux de la fête et une eau bleue Caraïbes où le bleu profond zèbre le turquoise. Mais, c’est un jeune homme de jolie corpulence, pectoraux fièrement en avant et portant avec élégance, à sa cheville le bracelet électronique, qui a éveillé notre curiosité. Où allait-il ? Que faisait-il là ? Et de se retrouver sur une plage privée avec ponton, piscine et beds king size tant adulés par des jeunes version bad boys munis de l’Amex Centurion de Dad or Mam.

Arrivées au restaurant, une jeune fille nous demande quel est notre numéro de plage. Notre pédigrée déclaré et compte tenu de notre âge, le sourire de l’hôtesse est de circonstance : pincé. Oui, nous le confessons, à nous deux nous avons fait sévèrement monter la moyenne d’âge qui plafonne à 18 ans. Tiens, le menu : on en parle? Il est accessible via QR-code. Normal, le coronavirus nous a montré l’intérêt des menus digitaux… mais sans attendre, l’hôtesse qui réajuste sans cesse son masque, nous dépose les cartes classiques LOL. Ça nous amuse ! Si le coca est light, les prix eux caracolent. Cela nous paraît (très) cher pour de (si) jeunes. En même temps… cela ne nous regarde pas.

La serveuse s’amuse de nos commentaires et explique fièrement d’une voix suave au léger accent enchanteur : “non, ils ne viennent pas fêter leur bac ! Ici, vous savez, c’est très jeune ! À partir de 17 h, il y a un DJ…”. Que faut-il comprendre ? Nous aurions dû venir à 17 h… il mixe électro-nique !

Le jeune homme au bracelet électronique qui avait été à l’origine de notre choix s’est éclipsé. Dommage, nous avions des questions pour lui ? Le rosé bio Saint Gabriel est plutôt bon… la jeunesse dorée démontre un manque de fun terrible. Nos salades sont bonnes, mais pas suffisamment pour alléger le sérieux de ces jeunes gens. Ils sont ennuyeux mais heureusement pas contagieux. En 2020, Coca Zéro (au prix du sacro-saint Château Minuty) et bracelet électronique seraient-ils l’une des caractéristiques d’une jeunesse en déshérence ? Sommes-nous totalement déconnectées ? OK Boomer ! Nous nous souvenons de notre jeunesse si turbulente, des before et des afters à la plage des Salines (Ibiza).

Flash-back sur les années 80 : un bracelet électronique ? Oui, s’il est haute joaillerie ! Cela me rappelle les menottes full serti diamants noir d’exit le joaillier De Grisogono… autres temps autres mœurs. So Chic and Furious !