Haut de formes avant-gardes, gavroches façon Peaky Blinder, ou encore fedora plumé, capelines ou panamas… femmes ou hommes, qu’importe. La passion pour son art chevillée au cœur, Anthony Peto a réussi le pari de marier l’élégance parisienne à l’extravagance britannique. Ce chapelier autodidacte est une pépite pour les fashionistas que nous sommes. Hiver comme été, sa créativité exacerbée n’a d’égale que son savoir-faire artisanal. Rendez-vous dans son atelier parisien.
5 CHOSES QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR A N T H O N Y P E T O
Anglais ou irlandais ?
Les irlandais sont les maîtres de la parole, de la poésie et de la mythologie. Il est impossible de ne pas les aimer. Les anglais : je les connais trop bien pour en avoir un avis.
Ses années 80
Quand j’ai habité à Londres au début des années 80, c’était une époque très excitante en termes de musique, de boites de nuit et pour la mode anglaise. Moi-même j’ai tenu plusieurs ‘clubs’ ou boîtes qui avaient lieu une fois par semaine avec de la musique en live et aussi souvent des comiques. J’ai donné un grand bal surréaliste avec 2000 invités avec un défilé de Vivienne Westwood et j’étais rédacteur en chef d’un journal d’art au même temps.
Excentricité londonienne ?
Les anglais ne comprennent pas mot excentrique de la même façon que les français. En anglais ça veut dire bizarre, étrange au fond de soi-même. Un collectionneur obsédé par ses scarabées peut être excentrique par exemple. Mon frère est un vrai excentrique. Il ferme toujours ses vestes avec une épingle à nourrice et ne porte que des pantoufles. En France la mode peut parfois être considérée comme étant excentrique. Mais ça rime avec chic donc vous pouvez en tirer vos conclusions !
Anthony Peto ❤️ les chapeaux… parce que
C’est un joli objet. Mais, il y a a ce qui ne se voit pas : le chapeau a une influence sur le comportement ou même la psychologie de la personne qui le porte. C’est à mes yeux l’accessoire de mode le plus intelligent.
Ses muses
Je suis inspiré par mes propres émotions que j’essaye d’exprimer à travers les chapeaux. Mais je suis aussi inspiré par une espèce de client imaginaire qui sert de muse et qui me mène par le nez.
L’INTERVIEW 100 % C H A P E A U
À qui tirez-vous votre chapeau ?
Stephen Jones.
Vous arrive-t-il de travailler du chapeau ?
Il faut être un peu fou pour travailler le chapeau. C’est un métier qui obsède.
Que feriez-vous sortir d’un chapeau ?
Un lapin, évidemment. Le chapeau est fabriqué à partir du feutre de lapin, donc ce serait un retour à la source.
Qu’est-ce qui vous en a fait baver des ronds de chapeau ?
Les rendez-vous de travail qui durent trop longtemps.
Qu’est-ce qui vous fait partir sur les chapeaux de roue ?
Toutes les décisions importantes de ma vie ont été prises à grande vitesse. Je ne suis pas fait pour hésiter.
Avez-vous déjà avalé votre chapeau ?
Je suis toujours convaincu d’avoir raison. Dans ma vie j’ai dû manger toute une chapellerie déjà.
Chapelier, oui ! Avez-vous d’autres casquettes ?
Collectionneur d’art, un petit peu. Surtout quand je peux l’échanger contre un chapeau, ce qui m’est déjà arrivé.
De quel gros bonnet de la mode êtes-vous proche ?
Je ne fréquente pas le milieu de la mode car je ne suis pas fréquentable.
Votre dernière casquette ?
Un soir (il y a longtemps) j’ai pris une telle casquette que j’ai oublié mon adresse. Je ne sais toujours pas comment je suis rentré chez moi.
En ce moment, de quoi en en avez-vous ras la casquette ?
Entendre dire que le comportement des gens va changer à la fin de cette pandémie.
“Le chapeau a une influence sur le comportement ou même la psychologie de la personne qui le porte. C’est à mes yeux l’accessoire de mode le plus intelligent.”
Anthony Peto
56 Rue Tiquetonne, 75001 Paris
Photo d’ouverture : Photographe @justinoesteves – Stylisme @arthurmayadoux
Carousel : Photographe : Anael-boulay – Stylisme : Mathile Fouquet – Model : @yunggoldilox / Photographe : Gilles Bensimon – Stylisme : Claire Sibille / Photographe : Daniel Holdeld – Stylisme : Roxanne Parker – Model : Jack Connolky / Stylisme : Baia Ali / Photographe : Hugo Souchet / Photographe : James Anthony Parker – Model : Greta James / Photographe : Laurent Lothare Dambreville – Model : Florian Langheim / Model : Robby The Lord
