Le BERLIN de Guido Brancher

Ville multiculturelle et mégapole de tous les possibles, huit fois plus étendue que Paris et forte d’une énergie à nulle autre pareille, la capitale allemande est désormais pour beaucoup the place to be ! Parmi mes amis ayant élus domicile à Berlin, Guido à qui j’ai demandé de nous livrer les clés de la capitale allemande devenue un “village global” vers lequel la jeunesse du monde entier converge. Rencontre.

De père allemand et de mère italienne, Guido Brancher est avant tout un européen. Il grandit
à Düsseldorf, fait ses études à la Parsons School
of Design à Paris puis à New York, s’envole pour
Los Angeles où il fonde une petite maison de couture pour revenir à Paris en 2001. Il s’éloigne alors de la mode pour se consacrer à sa passion : l’art. Et conçoit pour des marques de luxe comme
pour des institutionnels des actions culturelles
à destination du grand public. Aujourd’hui, le dandy globe-trotter a posé ses valises à Berlin. Comme la plupart des Berlinois, il travaille en
free-lance. Parmi les clients de son agence de communication, l’extraordinaire et encore

trop méconnu Art.Plus à Donaueschingen, dans
la Forêt Noire.


Qu’est-ce qui a motivé le choix de t’installer à Berlin ? 
Après de nombreux allers-retours au cours de ces dix dernières années, je me suis enfin installé à Berlin mi-2016. Je voulais participer plus activement au mouvement artistique de Berlin. Il y a de l’art partout dans cette ville ! Et la qualité de vie est ici bien meilleure qu’à Paris. Surtout en été, quand il fait chaud, on peut s’échapper en vélo pour un des nombreux lacs d’eau cristalline autour de la ville. En revanche, les hivers berlinois sont redoutables, froids et sombres. En décembre, il fait nuit à 15h30 !. C’est dans ces moments-là que je suis heureux de retrouver mon bel appartement parisien.

Comment définirais-tu Berlin ? 
Berlin en 2018 est un village global, un véritable melting-pot. La jeunesse du monde entier converge ici pour se chercher et expérimenter (avec tout que ça entraine !). Dans les rues de Mitte, Neukoelln et Prenzlauer Berg on entend toutes les langues sauf l’allemand. Les contacts se font facilement autour des tables d’hôtes des restos. Tout le monde se parle, échange, discute. On vient ici parce-que on est curieux de la vie et des autres. Le small-talk est tabou. On discute des choses essentielles ici.

Contrairement à Paris, Berlin n’est pas une ville muséale…
L’histoire récente est palpable partout dans cette ville scarifiée par les guerres et les dictatures du 20e siècle. Cela impose à la fois la responsabilité envers le futur, mais ça crée aussi un climat hédoniste. Tout semble permis ici. La liberté est célébrée chaque nuit. On traîne, on danse, on se défonce et on baise comme si le lendemain n’aura pas lieu. Cette notion de “Danse sur le Volcan” qui remonte aux années de Christopher Isherwood et Marlene Dietrich puis Iggy et Bowie est encore bien vivante en 2018 !

Le futur se crée-t-il à Berlin ?
Le melting-pot Berlinois crée une énergie créatrice énorme. Berlin est encore la métropole la moins chère de la planète, tout en étant la capitale de la plus grande puissance économique européenne. Les jeunes peuvent se permettre d’expérimenter, d’entreprendre et surtout d’échouer pour ensuite recommencer plus fort ! La scène des start-ups est importante, l’industrie allemande et les fonds d’investissement internationaux la surveille intensivement. Si on a une bonne idée qui fait ses preuves, on trouve le financement et le soutien nécessaires pour en faire du big business. 

Berlin à la pointe de l’art ?
Concernant la scène artistique, les artistes Berlinois et de Leipzig (à une heure et demi de Berlin en train) sont dans le focus des plus grands collectionneurs. Le nombre des Rolls et Maybach pendant le dernier Gallery-Weekend l’a prouvé à nouveau. D’ailleurs, c’est drôle de voir ces dames en fourrure déambuler sur leurs high-heels dans les ruines industrielles où se trouvent les galeries et ateliers. C’est un autre aspect que j’aime dans cette ville. Elle ne fait pas de concession et reste assez Punk. Berlin n’est pas une ville prétentieuse… elle est plus “Furious que Chic”. Tous les Parisiens qui se sont fait refuser l’entrée du Berghain peuvent en attester.  Berlin te dit : “Love me as I am or get the f… out !”

Et concernant le Museum Art.Plus à Donaueschingen…
Ma mission est de faire rayonner ce lieu magnifique au-delà de sa région et de l’établir comme un Must See dans la scène artistique Européenne. Sans prétention, je peux dire que le Museum Art.Plus à Donaueschingen est un des plus beaux musées en Europe (avec le Louisiana en-dehors de Copenhague et Insel Hombroich entre Düsseldorf et Aix-la-Chapelle). C’est un lieu enchanteur par son architecture néoclassique restauré par des architectes Suisses. Il se trouve juste en dessous de la source du Danube et est entouré par un parc à l’anglaise. C’est un musée privé ouvert au public. Il appartient à des collectionneurs passionnés de l’art contemporain. De vrais collectionneurs qui sont habités par la force de l’art qui ne cherchent ni la célébrité ni un placement pour leur fortune. Ils veulent juste partager leur passion avec ce musée qui d’ailleurs est régulièrement animé par des événements et des performances. On sent vraiment la générosité. [slide-anything id=”6946″]