“À chacun sa vérité ”… Tel Pirandello à qui l’on doit cette maxime… Plus vraie que jamais (une chose et son contraire étant acceptables selon le côté où l’on se place) et à l’heure des Fake News, je me suis intéressée sur le fait de savoir si je mentais souvent ou pas.

Des façons de mentir, il en existe à peu près autant que de mensonges, gros ou petits, on prononcerait en moyenne deux mensonges par jour… oui oui… excuses des embouteillages, plus de batterie ou réseau déficient figurent parmi nos petits mensonges préférés. Selon un sondage récent, sept français sur dix auraient fréquemment recours au mensonge. Cela ne saurait nous étonner (quoique, nous, les femmes, ne sommes pas de reste), les hommes culmineraient au sommet.

De manière générale, je me méfie des sondages.
Qui ? Que ? Quoi ? Dont ? Où ? Tout dépend de la façon dont la question est posée.

Au fait, c’est quoi le mensonge ? Etymologiquement, le mensonge vient du latin mentio qui veut dire “fausse mention”. Le mensonge est l’énoncé délibéré d’un fait contraire à la vérité, ou encore la dissimulation de la vérité (dans ce dernier cas on parle plus particulièrement de mensonge par omission) à ne pas confondre avec la contrevérité, qui désigne simplement une affirmation inexacte, sans préjuger du fait que son auteur le sache ou non. Le mensonge est une forme de manipulation qui vise à faire croire ou faire faire à l’autre ce qu’il n’aurait pas cru ou fait, s’il avait su la vérité. En général, le mensonge s’oppose à la véracité, à la sincérité ou à la franchise. Plus précisément, mentir c’est déguiser sa pensée avec l’intention de tromper.

Bon ! Avec cela, je ne suis pas plus avancée.

Oui mais mentir est-il acceptable ou pas ? Et qui ment?

Parfois, on ment sans s’en rendre compte, par déni, pour ne pas donner forme à un péché ou par peur de la réaction, de la mise à distance, de la sanction.

Moi, je crois qu’on ment sans même s’en rendre compte.

Tout le monde ment. Cela ne peut pas nous être reproché dès lors que la finalité reste sans préjudices graves pour la personne auprès de qui on ment.

Regardez les enfants. Très tôt et dès l’apprentissage du langage, ils nous enjoignent le fameux “ce n’est pas moi ; ce n’est pas de ma faute”.

Sauf pour les cas gravement dommageables ou le cas des Fakes News plus proches de la rumeur et dont l’objectif majeur est de manipuler sciemment et gravement l’opinion publique pour affaiblir ou faire tomber tel ou tel lobby, communauté ou système politique (comme la démocratie), je déclare haut et fort qu’il est dans notre nature humaine de mentir.

Mentir permet, à chacun de nous et dans limite définie ci-dessus, de protéger notre jardin secret, d’éviter inutilement le courroux de nos proches, de concilier l’inconciliable et de permettre, tout simplement, la survie du couple et de toute relation familiale, amoureuse ou amicale de long cours.

Si une amie vous demande “tu trouves que j’ai grossi ? tu trouves que j’ai vieilli ?” est-il absolument indispensable au nom du sacrosaint Principe de La Vérité à tout prix de lui répondre : “oui, tu as pris au moins 10 kg et ce, malgré ton by pass et tes rides, tu veux qu’on en parle ? Elles sont bien plus marquées que l’an dernier. On dirait un bulldog au repos !”

À quoi cela servirait ? En plus, si je voulais être honnête, il faudrait rapporter à ses kilos et rides inconvenantes, au regard du perfectionnisme ambiant, l’ensemble des plaies qu’elle a dû panser lors de cette année écoulée.

Alors, oui ! Mentir c’est s’arranger avec la vérité (la nôtre et celle des autres) pour que les petits tracas de la vie quotidienne, les vexations et autres souffrances vécues, apparentes ou non, ne l’emportent pas sur le bien-être et la joie de vivre de chacun.

Mentir c’est survivre !

D’ailleurs, certaines formes de mensonges ont été légitimées par des philosophes et pas des moindres. C’est le cas de Benjamin Constant dans son célèbre débat avec Emmanuel Kant sur le “droit de mentir”.

Attention : n’oublions pas que les mensonges, comme, entre autres,  l’usage de faux, le non-respect des contrats dans le commerce, ou la fausse déclaration en justice, sont punis par la loi.

C’est bien, nous vivons en société et il faut des règles mais dans notre quotidien, laissez-nous encore cette liberté-là. Celle de mentir comme un enfant de cinq ans.

À l’heure où notre espace privé est de plus en plus grignoté par Facebook, Google, Twitter, Instagram etc…nous pouvons bien nous accorder, sans regrets ni remords, un pré carré de liberté. Non ?